datée 'AVRIL / 1880' en bas à gauche Toile de la maison F. Voisinot à Paris (Manques dans le bas) Sans cadre
Provenance :
Resté dans la famille de l'artiste jusqu'à nos jours
Commentaire :
Formé à Paris par le peintre Albert Maignan, membre associé de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté de 1907 à 1914, sociétaire des Artistes français depuis 1883, Girardot expose principalement des scènes de genre au Salon. Au Salon de 1890, il illustre une coutume franc-comtoise avec Les Révérences à la lune (Crépuscule) (Vente anonyme, Paris, Sotheby’s, 25 juin 2008, n°123) où les jeunes femmes en révérence devant la lune espéraient apercevoir dans le reflet de l’eau le visage de leur futur mari (« Lune, Belle Lune, Claire Lune / En ce miroir, laisse-moi voir / Le mari que je dois avoir »). Girardot est médaillé à plusieurs reprises (Mention honorable en 1893, médaille de troisième classe en 1896, médaille de deuxième classe en 1907). Le fonds d’atelier présenté dans cette vacation illustre la prédilection de l’artiste pour les scènes villageoises (Avant la noce ; Scène de marché à Pesmes ; Allégorie des Quatre saisons). Pour sa toile intitulée Avant la noce, Girardot saisit sur le vif l’effervescence d’un village précédant des noces. Il peint également des scènes plus intimistes (La toilette du dimanche), des portraits (La Brodeuse ; Portrait de Jean Girardot) mais également des natures-mortes (Composition à la soupière ; Composition à l’écorché et au triptyque ; Composition au buste antique).
Ces scènes de genre côtoient des réalisations inspirées de sujets bibliques et mythologiques. Les sirènes, les nymphes ou encore Adam, peints sur de grands formats, évoluent dans une nature omniprésente, à la fois réaliste et intemporelle. Si Georges Girardot peut adopter un cadrage resserré sur ses personnages, à l’image du Bûcheron, ses figures se distinguent par un traitement sculptural qui leur confère une majesté que vient renforcer le réalisme des traits. Le dénuement et la sobriété de certaines scènes donnent au sujet une dimension supérieure. La famille du pêcheur porte une résonnance biblique et n’est pas sans rappeler Le Pauvre pêcheur de Pierre Puvis de Chavannes (1881, Paris, Musée d’Orsay).