Lubin Baugin est sans doute l'un des peintres les plus étonnants que compte le XVIIe siècle français. Sa peinture est un subtil mélange de différentes sources d'inspiration, alliant la grâce d'un maniérisme encore bellifontain à la douceur du modelé et du coloris des peintres italiens admirés lors de son séjour à Rome, de 1632 à 1640 environ.
Jacques Thuillier écrivait en 2002 que le peintre se plaisait à célébrer " la perfection et la douceur de la femme. Le visage ovale, le profil régulier et fin, toujours calme, un peu grave, le regard baissé, la femme de Baugin mêle à l'idéal antique la beauté des Italiennes de Raphaël 1 ". Notre Sainte Agnès vient ici parfaitement illustrer les propos de l'historien.
1- Jacques Thuillier, "En marge de Lubin Baugin : douze remarques ", in cat. exp. Lubin Baugin, Orléans-Toulouse, 2002, p. 14