Dessinés et Mesurés très exactement
Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1682. In-folio d'un titre gr., 6 ff.n.ch., 323 pp.ch. et 137gravures dans le texte ; basane mouchetée, dos à nerf orné, triple encadrement à froid sur les plats (reliure anglaise de l'époque).
BAL, 858; Fowler, 102 ; Cat. Berlin, 1863.
Edition originale.
Antoine Desgodets (1653-1728) fut nommé pensionnaire du roi à Rome en 1674, et y séjourna un an et demi.
A son retour, il présenta ses travaux à Colbert qui fut séduit par la qualité et la précision de ses dessins, et qui l'encouragea à les publier, avec l'aide des meilleurs graveurs : Sébastien Le Clerc, de Chastillon, Le Pautre, etc.
Mais l'intérêt de l'ouvrage réside dans la précision des mesures prises, Desgodets "having incorporated in his drawings as many details as possible, delineating them with a degree of accuracy inspired by his almost mystical reverence for exactitude of proportion. Such accuracy was unprecedented, and not to be superseded for a long time" (British Architectural Library). Desgodets mit ainsi en évidence des incohérences entre la théorie de Vitruve et les ruines mesurées, soulignant les erreurs de Serlio, de Palladio, de Fréart de Chambray et de Blondel.
Desgodets avait alors moins de 30 ans et sa remise en question des théories des grands architectes fut accueillie avec une certaine réticence par l'Académie Royale, en particulier par François Blondel qui en était le directeur. Desgodets dut attendre plus de vingt ans pour que ses mérites soient reconnus : "The book was now accepted as an authority, and is often mentioned as such" (B.A.L.).
Quelques rousseurs, trois cahiers intervertis, gardes renouvelées.