Paris 11 août 1793, à Louis-François-Antoine ARBOGAST, député à la Convention nationale ; 3 pages in-fol.
IMPORTANTE LETTRE ECRITE TROIS JOURS APRES LA SUPPRESSION DE L'ACADEMIE DES SCIENCES PAR LA CONVENTION NATIONALE, ET RELATIVE AUX MESURES POUR LA MISE EN PLACE DU SYTEME METRIQUE.
Le savant expose au député ce dilemme : le Comité d'Instruction publique de la Convention nationale avait chargé l'Académie des Sciences d'étudier les " dépenses qu'occasionneront l'établissement et l'envoy des nouvelles mesures dans les départemens et districts de la République ". L'Académie a nommé quatre commissaires à cet effet ; mais la Convention a décrété la suppression de l'Académie... " Il est également nécessaire que nous sachions si les Commissaires qui ont été chargés des opérations astronomiques et géodéziques en Espagne et en France, si ceux qui doivent mesurer la baze, si ceux enfin qui sont chargés de comparer les mesures en usage […] doivent continuer leurs opérations "… Il présente d'autres observations concernant l'organisation du travail et les fonds nécessaires pour l'équipement (barres de platine, thermomètres…), les besoins des citoyens DELAMBRE et MECHAIN [pour leur mesure d'un arc du méridien de Paris] et les mémoires des artistes qui ont travaillé pour l'opération des poids et mesures… Il ne voit que deux solutions : " ou d'excepter l'Académie des Sciences de la supression prononcée par le décret de la Convention comme l'avoit proposé le comité d'Instruction publique, ou d'authoriser les membres qui composoient la cidevant Académie à se former en Société Libre pour la suite des travaux qu'ils ont entamés ; notamment de ceux dont ils ont été chargés par la Convention, en leur conservant les attributions qui leur avoient été affectées pour la suite de ces travaux par les décrets du 20 aout 1790. Si le Comité d'Instruction publique n'obtient point une décision prompte de la Convention sur ces différens objets, l'opération des Poids et mesures sera entierement suspendue "… Il joint la copie de la lettre (copie jointe) qu'il écrit au citoyen DELAMBRE, " commissaire pour la mesure du Meridien " : " j'ai crû remplir les intentions du Comité d'Instruction publique en le tranquilisant et en l'encourageant "…