5 de ces lettres sont adressées à DENISE BOURDET, femme du monde et protectrice des artistes, à la demande de laquelle Cocteau écrira ce beau portrait de lui-même, le " Cordon ombilical " (1962). 3 lettres adressées à son éditeur, MAURICE BOURDEL, directeur général de Plon, et RADITI.
- L.A.S. à DENISE BOURDET, Marbella (Espagne), 13 sept. 1961. 210 x 135 mm. Cocteau se met au travail : " Hier j'ai commencé à prendre des notes pour ton livre. J'ai de grandes difficultés, car j'essaye de mettre à l'étude la part d'irresponsabilité, d'obéissance et de désobéissance du poète. ". Le poète est pessimiste sur l'avenir de son travail : " Je ne suis pas sûr d'y parvenir, mais je commence à entrevoir le style interne de ce travail ".
- L.A.S. à DENISE BOURDET, Marbella (Espagne), 20 sept. 1961. Page A4. Une semaine plus tard, le travail a bien avancé : " J'ai ton livre, […]. Je crois que tu seras contente. Ce soir, j'ai entendu le déclic qui annonce la fin ". " Il était presque impensable après le décryptage de Requiem [testament poétique paru en 1955] que je puisse me mettre à une autre œuvre. Sans doute l'amitié que je te porte a-t-elle réalisé ce miracle ". Première annonce du titre : " Le titre sera peut-être : "Le cordon ombilical" "
- L.A.S. à DENISE BOURDET. Papier à en-tête "Santo-Sospir" à Saint Jean Cap-Ferrat, 29 sept. 1961. 210 x 135 mm. De retour au Cap, Cocteau dit à Denise qu'il " croit lui avoir fait un beau livre […], reste à le mettre en ordre et à le rendre lisible. C'est une besogne ennuyeuse, mais je n'attendais pas à cette naissance après la fatigue de "Requiem" ". Sans doute le cœur de Denise " a dû le lui dicter de loin ".
- L.A.S. à DENISE BOURDET. Milly, 18 déc. 1961. Papier A4. Cocteau termine " le nettoyage du texte " (" je vais le retaper et te le donnerai la semaine prochaine "), et pense maintenant à le confier à un éditeur (" J'interroge les gens de Plon afin de savoir si cette publication leur convient ") et à publier quelques pages dans la revue Candide pour en faire la publicité.
- L.A.S. à DENISE BOURDEL. Milly, 16 janv.1962. Le texte est prêt : Cocteau est "si content de la savoir contente".
- L.A.S. à MAURICE BOURDEL. Paris, 25 [janv. ?]1962. Cocteau trouve bonne l'idée de Bourdel fournir quelques dessins. Considérations éditoriales : désire tirer quelques h.c. sur grand papier, est en train de corriger les épreuves, revoit la mise en page (" il faut donner de l'air et passer souvent à la page "). Au verso de la lettre, qui ressemble plutôt à un brouillon, Cocteau ajoute : " Notre drame, ce sont les libraires qui ne savent rien et répondent à tort que le livre est épuisé ".
- L.A.S. à MONSIEUR RADITI des éditions Plon. Papier à en-tête " Santo-Sospir " à Saint Jean Cap-Ferrat, août 1962. Le " Cordon " est introuvable sur la côte, et Cocteau suggère que quelques lignes de Raditi " doivent pouvoir réparer ce grave désagrément ". Raditi a noté le contenu de sa réponse en bas de la lettre : une réimpression est en cours et de nouveaux dépôts sont faits en grande hâte. Joint :
- L.A.S. à MAURICE BOURDEL, directeur général de Plon, 17 août 1950. Il est trop loin du Cap et de Saint Jean pour pouvoir répondre à l'invitation " si charmante " de Bourdel, mais " si par hasard mon petit voyage s'écourte je passerai à l'improviste ".