Paris, 1er déc. 1887. 2 p. in-12. Son frère vien de perdre son fils, et Boudin lui écrit une très belle lettre : "Il y a de ces coups qui sont tellement imprévus, tellement soudains qu'on n'y peut croire. Un homme dans toute la force de l'âge, de la santé, tombe et nous, pauvres vieux qui trainons nos douleurs à travers les saisons, nous tenons encore debout... On ne se console pas de certaines pertes : tout au plus oublie-t-on ses douelrus avec le temps et avec les soucis de sa propre existence... Est-ce que je n'éprouve pas encore un certain serrement de coeur chaque fois que je revois la côte du Havre où nous avons les nôtres... Ce fils, c'était ton espoir, une espérance pour les jours de ta vieillesse qui vient à grands pas. c'est un mallheure pour les siens et une perte navrante pour toi..." Puis ce commentaire sur sa vue : "Ecris plus gros : je ne puis te lire qu'à l'aide d'une loupe et avec les plus grandes difficultés, ma vue baisse terriblement". Signée.
Provenance : Archives Jean Bazaine.