Carte grise française
Châssis n° 1003 / 1194
- Rare version "tubulaire", un des 3 prototypes
- Restauration exemplaire
- Exceptionnel moteur double arbre
- Eligible au Tour Auto et au Mans Classic
Cette René Bonnet Djet est tout simplement exceptionnelle : il s'agit d'un des trois prototypes de Djet réalisés avec une structure tubulaire, sous la dénomination CGTRB5. Celui-ci portait à l'origine le numéro de série 1003, les deux autres étant 1001 et 1002 qui prirent part aux 24 Heures du Mans 1962. Réalisées chez René Bonnet à Champigny, avec une carrosserie fabriquée dans les ateliers Chappe, à Brie-Comte-Robert, les trois voitures innovaient par la position centrale du moteur (une première pour une voiture de tourisme), et leur châssis tubulaire confirmait cette nature résolument sportive. Rappelons que sur les Djet de série qui suivront, la structure tubulaire a laissé place à un châssis-poutre, plus facile à produire mais aussi plus lourd.
Selon un article de Daniel Petitgrand dans "Coach-journal n°105" de 2012, le bulletin du Club D'Jet, "l'une des particularités de cette auto est que c'est le seul "tubulaire" connu dont la structure pyramidale située en arrière de la cellule moteur ne comportait que six tubes à la construction. Selon nos spécialistes ès-tubulaires, Véronique Lefèvre et Bertrand, l'explication serait que cette auto, bien que dénommée CGTRB5 1003, aurait en fait été fabriquée la première. Ce serait donc le prototype de toute la série des Djet tubulaires. La structure pyramidale s'étant révélée trop faible, les exemplaires suivants auraient été dotés d'un tube supplémentaire de rigidification." Ce qui donne à cette voiture une place majeure dans l'histoire de la Djet.
Pour parler du moteur à deux ACT dont elle est équipée, il est intéressant de revenir sur la participation de René Bonnet aux 24 Heures du Mans 1962. Le petit constructeur engage alors trois voitures : les deux autres coupés "tubulaires" et une barquette. Cette dernière, confiée à Laureau-Armagnac, est contrainte à l'abandon, de même que le coupé de Vinatier-Vidilles mais le dimanche à 7h30, le coupé de Consten-Rosinski occupe la 18ème place (devant l'Abarth 1300 de Dubois-Harris et la Porsche-Abarth de Buchet-Schiller, entre autres) quand le quatrième rapport de boîte refuse de s'engager. Malgré une demi-heure d'arrêt au stand, le mécanisme reste bloqué et il est décidé de repartir tout de même en poussant le régime à 8 000 tr/mn en troisième sur la ligne droite des Hunaudières. Incroyable, le petit 4-cylindres 996 cm3 résiste ! Ce qui permet à la voiture de remporter sa catégorie 851-1000 cm3.
Mais si les deux autres prototypes ont été utilisés en compétition, l'exemplaire présenté a servi de véhicule de démonstration et d'exposition. Il a notamment participé à la présentation de la René Bonnet Djet le 11 juillet 1962 au Bowling du bois de Boulogne, au cœur du Jardin d'Acclimatation de Paris, pour préfigurer les Djet standard qui suivront. Pour l'occasion, la voiture a été habillée d'un aménagement intérieur plus cossu et les jantes en magnésium ont été dissimulées sous des enjoliveurs, ainsi qu'en témoignent des photos d'époque dans le dossier.
Selon l'article cité plus haut, cette Djet a fait l'objet en 1963 d'une remise à neuf à l'usine, de façon à pouvoir être vendue. C'est à ce moment-là qu'elle aurait reçu les ouïes latérales caractéristiques du modèle 1963 et que son identité aurait été modifiée pour CRB1, châssis 1194. Selon une étude de Véronique Lefèvre, les propriétaires qui se sont ensuite succédés étaient: en 1964 Roger Loyer (pilote et négociant en automobiles sportives) ; en 1967 elle est proposée à la vente par M. Thévenot ; en 1968 M. Peronnet ; en 1975 M. Taboy qui la garde jusqu'en 2012, une longue appartenance qui vaut parfois à cette voiture d'être surnommée la "Taboy". En février 2012, elle est exposée à Rétromobile et achetée par le mari de son actuelle propriétaire. Le compteur indiquait alors 42 691 km.
La voiture bénéficie alors d'une restauration dans les règles de l'art. Le châssis et la carrosserie sont confiés à l'atelier Epaf de Jean-Paul Humbert qui, à Romorantin, est connu pour ses travaux sur les prototypes et monoplaces Matra, et la mécanique à Dominique Bachard, ancien mécanicien Matra F1 et Renault F1. La remise en état s'étale de 2012 à 2016, date à laquelle la voiture fait ses premiers tours de roues à Montlhéry. Elle effectue ensuite d'autres sorties, dont une participation au Tour Auto 2017. La présentation est conforme à l'origine, avec sièges baquets, harnais Sabelt modernes, extincteur, arceau de sécurité pour satisfaire aux normes de sécurité en vigueur. Depuis, la voiture a retrouvé un rarissime moteur Renault Gordini à deux ACT commandés par chaîne duplex et entièrement restauré dont nous avons eu le plaisir d'écouter la sonorité bien particulière.
Une expertise d'Arnaud Sené, en date du 13 décembre 2018, précise notamment : "Restauration complète de haute qualité depuis le châssis tubulaire." Elle mentionne un kilométrage de 46 874 km, et est consultable dans le dossier de la voiture, ainsi qu'un important dossier de photos retraçant tout le processus de restauration.
Ce coupé René Bonnet Djet est à l'origine d'une des sportives les plus originales du début des années 1960, son architecture à moteur central étant ensuite reprise sur de nombreux modèles comme la De Tomaso Vallelunga ou la Lotus Europe. Sa structure tubulaire est emblématique de la recherche de légèreté et de performances, selon une démarche comparable à celle d'Alfa Romeo pour sa TZ "Tubolare". Enfin l'état exemplaire et la rareté (3 prototypes et 12 exemplaires produits) de cette Djet éligible au Tour Auto, ainsi qu'au Mans Classic devraient achever de convaincre les amateurs.
MERCI DE NOTER QUE LA VOITURE EST VENDUE SANS CONTROLE TECHNIQUE.
French title
Chassis No 1003 / 1194
- Rare "tubular" version, one of 3 prototypes
- Outstanding restoration
- Exceptional twin-cam engine
- Eligible for the Tour Auto and Le Mans Classic
This Rene Bonnet Djet is simply exceptional: it is one of only three Djet prototypes built with tubular structure, also known as CGTRB5. This one originally had the serial number 1003, the other two being 1001 and 1002 which took part in the 1962 24 Hours of Le Mans. Made by Rene Bonnet in Champigny, with the bodywork built in the Chappe workshops in Brie-Comte-Robert, these three cars were highly innovative thanks to their mid-engine position (a first for a touring car) and their tubular chassis which confirmed their genuine sporty nature. It's worth reminding ourselves that the tubular structure was later replaced with a backbone chassis on Djet production cars, as they were easier to produce but also heavier.
According to an article by Daniel Petitgrand in the 2012 "Coach-journal No 105", the Club D'Jet newsletter, "one of the characteristics of this car is the fact that it is the only known "tubular" of which the pyramidal structure located behind the engine bay contained only six tubes when it was built. According to our tubular specialists Veronique Lefevre and Bertand, it meant that this car was in fact the first to be manufactured, even if it was referred as CGTRB5 1003. It therefore would be the prototype of the entire series of tubular Djets. As the pyramidal structure proved to be too weak, subsequent examples were fitted with an additional reinforced tube". This car consequently has a major standing in the Djet history.
As for the two-ACT engine fitted in this car, it is useful to go back to Rene Bonnet's participation in the 24 Hours of Le Mans in 1962. The small manufacturer entered three cars at the time: both other "tubular" coupe and an open-top car. Entrusted to Laureau-Armagnac, the latter was forced to retire, the Venatier-Vidilles coupe had a similar outcome but on Sunday at 7.30am, the Consten-Rosinski coupe was in 18th place (ahead of the Abarth1300 of Dubois-Harris and the Porsche-Abarth of Buchet-Schiller, among others) until the fourth gear refused to engage. Despite a half-hour pit stop, it remained blocked but they nonetheless decided to rejoin the race, pushing the revs to 8,000 rpm in 3rd gear on the Mulsanne straight. Incredibly, the small 4-cylinder 996 cc engine kept on going and enabled the car to win its 851 - 1000 cc class.
But while the other two prototypes were used for racing, our particular example was used as a demonstration and exhibition vehicle. It notably took part in the Rene Bonnet Djet presentation on the 11th July 1962 at the Bowling du Bois de Boulogne, in the heart of the Jardin d'Acclimatation in Paris, as a forerunner of the standard Djet that would follow. For the occasion, the car was given a posher interior and the magnesium rims were hidden under the wheel covers, as evidenced in the file of historical images.
According to the article quoted above, this Djet was restored at the factory in 1963 in order to get it sold. It was then that the distinctive side vents of the 1963 model were fitted and its identity was changed to CRB1, chassis 1194. According to studies carried out by Veronique Lefevre, previous owners were: Roger Loyer in 1964 (racing driver and sports car dealer); Mr Thevenot who put it up for sale in 1967; Mr Peronnet in 1968, Mr. Taboy in 1975, who had it until 2012, a long ownership period which sometimes made this car earned the nickname "Taboy". In February 2012, it was exhibited at Retromobile and purchased by the husband of its current owner. At that time, it had a mileage of 42,691 km.
A proper restoration was then carried out. The chassis and the bodywork were entrusted to the Epaf Jean-Paul Humbert workshop in Romorantin, renowned for its work on Matra prototypes and single-seaters. The engine work was given to Dominique Bachard, a former Matra F1 and Renault F1 mechanic. The restoration spread out from 2012 to 2016, the latter date relating to when the car took its first laps at Montlhery. It then went out again at other events, including the Tour Auto in 2017. Its condition is consistent with the original and includes bucket seats, modern Sabelt harnesses, fire extinguisher and role bar to comply with current safety standards. Since then, the car was reunited with an extremely rare Renault Gordini two-ACT engine operated by a duplex chain and completely restored, with a unique sound which we had the pleasure of listening to.
An inspection report by Arnaud Sene dated 13 December 2018 notably stipulates: "Full high-quality restoration from the tubular frame". It then indicated a mileage of 46,874 km, as stated in the file of the car, as well as an important file of photos retracing the entire restoration process.
This Rene Bonnet Djet coupe is at the core one of the most original sports cars of the early 1960s, its mid-engine architecture being used on many models such as the De Tomaso Vallelunga or the Lotus Europe. Its tubular structure is iconic when it comes to the search of lightness and performance, following a similar approach to the likes of the Alfa Romeo for its TZ "Tubolare". Finally, the outstanding condition and the rarity of this Djet (3 prototypes and 12 examples produced) eligible for the Tour Auto and Le Mans Classic should be able to convince enthusiasts.
PLEASE NOTE THAT THE CAR IS SOLD WITHOUT TECHNICAL INSPECTION.
Photos © Ugo Missana