1947-1972 et s. d.
28 p. Lettres, cartes et billets, in-12, in-8 et in-4, quelques enveloppes conservées.
Belle correspondance de 17 lettres autographes signées et 6 lettres dactylographiées signées adressées à Michel de Saint-Pierre (1916-1987).
Les deux écrivains étaient très liés. Ils partageaient une même esthétique littéraire.
Michel de Saint-Pierre, de vieille noblesse normande, eut un grand succès avec Les Aristocrates (La Table Ronde, 1954) qui le lancèrent dans le monde littéraire. Cette correspondance donne une idée de l’activité multiforme de Montherlant durant ces années.
On y trouve mention du projet cinématographique sur Ignace de Loyola : Robert Bresson lui avait demandé un scénario pour un film qui ne verra finalement pas le jour (lettre du 22 octobre 1947). Montherlant est occupé à monter son théâtre : « Impossible de vous voir en ce moment, où mille tractations théâtrales (à régler avant les “départs”) et aussi l’imbroglio du jugement Grasset » (lettre du 6 juillet 1948). L’ordinaire du monde littéraire est bien représenté : Montherlant parle de droits chez Gallimard (26 septembre 1949), commande un article à Michel de
Saint-Pierre pour La Table Ronde (lettre non datée, probablement en 1949) ou fait état de ses désaccords avec des interviewers (16 nov. 1949). La correspondance prend parfois de la hauteur, avec des réflexions sentencieuses sur l’art et l’art d’écrire dont on sait que Montherlant était coutumier : « L’art est lent, la culture est lente, la réflexion est lente, la connaissance est lente, c’est dire qu’on ne peut qu’approuver (selon moi du moins, car je sais que cela est discuté) celui qui veut se consacrer à écrire. » (lettre du 22 octobre 1947). Quelques jours avant le suicide de Montherlant, celui-ci adresse encore une lettre brûlante à son correspondant : « Ce que vous dénoncez – et que je connaissais par la voix publique, bien entendu – m’inspire des sentiments si violents, que je préfère ne pas
les exprimer dans une lettre » (26 août 1972).
On joint :
- 8 ff. in-4 d’un arrêt de la cour d’appel de Paris, du 8 juillet 1953, concernant un litige entre Montherlant et les éditions Grasset (Montherlant y est défendu par Maurice Garçon).
- 1 f. in-4 de « Notes » (1954 ?) sur Les Aristocrates, de la main de Michel de
Saint-Pierre, l’auteur de ce roman, avec des annotations autographes de Montherlant.
- 1 f. in-4 de brouillon de l’article « L’alternance dans la littérature » de Michel-Saint-Pierre, écrit au verso d’une page de théâtre dactylographiée. Nombreuses biffures et quelques ajouts. Il écrivit cet article en réponse à un article d’Armand Hoog hostile à Montherlant.
Petites taches et rousseurs, quelques feuillets froissés et brunis, traces de pliure médiane.