24 vers, sans date.
1 page in-8 à l'encre violette (signature à l'encre noire) sur 1 feuillet de papier vélin.
Magnifique autoportrait poétique, avec 6 variantes inédites.
Ce poème fut envoyé le 26 octobre à Léo d'Orfer, qui préparait une série de " Médailles pour La Vogue ". Il figure également dans une lettre à Charles Morice du 9 octobre 1887, accompagné de cette note de Paul Verlaine : " Dans le sens du Caprice de Goya et du Caprice de mes Mémoires d'un veuf ". Dans ce dernier Caprice, le poète évoque une crise au cours de laquelle il crut " voir la mort de près ".
Il est significatif que Paul Verlaine ait envoyé cette pièce à Léo d'Orfer à l'appui de renseignements biographiques. C'est en effet un autoportrait physique et moral dans lequel le poète se peint tout entier, avec ses humeurs changeantes et sa mise à l'avenant : " (...) Tour à tour souple drôle et monsieur somptueux, / Du vert clair plein d' " espère " au noir componctueux / Ton habit a toujours quelque détail blagueur. / (...) Nœud noué bien et mal, soulier luisant et terne. / Bref un type à se pendre à la Vieille Lanterne / Comme à marcher, gai proverbe, à la belle étoile ".
Notre manuscrit présente 2 corrections autographes et 6 variantes inédites.
v. 1 : " faux riche et faux pauvre " au lieu de " faux pauvre et faux riche ".
v. 8 : " bien venue ou mal venue " au lieu de " malvenue ou bienvenue ".
v. 15 : " Tant pis aux sots " au lieu de " Tant pis pour ceux ".
v. 20 : " aux lèvres entrouvertes " au lieu de " aux lèvres belles, certes ".
v. 22 : " Sacrés petits cœurs de Jésus " au lieu de " Petits sacrés cœurs de Jésus ".
v. 24 : " Meurs sauvé, meurs ! De faim pourtant le moins possible. " au lieu de " Meurs sauvé, meurs de faim pourtant le moins possible. "