Comment:
C'est en 1975 que D. Angulo et A.E. Perez Sanchez publient dans leur premier volume madrilène1 l'ensemble des dessins produits par l'atelier de l'Escorial réunis dans trois albums. Le monastère royal de San Lorenzo, fondé par Philippe II d'Espagne en 1563, avait créé un atelier pour produire les dessins utilisés dans la manufacture des vêtements liturgiques du monastère ; un inventaire de 1605 ne comptabilise pas moins de 1200 chasubles…
L'ensemble de dessins réunis dans les albums de l'Escorial fut réalisé vers 1587-1589. Ils sont tous passés au stylet ou à l'aiguille pour un report, le troisième album de l'Escurial étant constitué de copies des poncifs2. Un certain nombre de dessins semblent avoir été dispersés au XIXe siècle. On en retrouve au Louvre, à l'Ecole des Beaux-Arts, au British Museum, à la National Gallery of Scotland.
L'atelier de l'Escorial réunit à l'évidence plusieurs mains. Les noms de Miguel Barosso (vers 1538-1590) - un élève de Gaspar Becerra - et de Diego Lopez de Escuriaz (actif de 1587 à 1597 à l'Escurial) ont émergé, mais il y a d'autres dessinateurs impliqués dans cette activité. Angulo et Perez Sanchez avaient scindé l'ensemble conservé à l'Escurial en quatre groupes distincts (Maîtres A, B, C et D). L'un de nos dessins, " La remise des clefs à saint Pierre ", porte le monogramme donné à Diego Lopez de Escuriaz mais l'encre utilisée pour ce monogramme est différente de celle utilisée dans le dessin. Nous retrouvons le motif central du Christ et de saint Pierre dans un autre dessin attribué au Maître A, de format horizontal, et passé en vente à New York en 1989 3.
1. 'A Corpus of Spanish Drawings', volume I, Londres, 1975, p. 67-68
2. Voir M. P. Mc Donald, 'Renaissance to Goya', The British Museum Press, 2012, p. 73-74
3. Sotheby's, 13 janvier 1989, n°274, repr.