Châssis n° 12943
- Dernière "grande" Ferrari à moteur avant
- Désirable et rare Première Série
- Belle présentation, sellerie d'origine
On peut s'étonner qu'Enzo Ferrari, amateur de compétition et toujours à la recherche des meilleures performances, n'ait pas suivie la voie ouverte en 1967 par la Lamborghini Miura : la nouvelle Ferrari, supposée remplacer la 275 GTB/4, n'adopte pas encore de moteur central et reste fidèle au V12 placé à l'avant. Présentée au Salon de Paris 1968, elle est surnommée officieusement Daytona en l'honneur du triplé Ferrari sur ce même circuit, en 1967. Assez haute et imposante - elle mesure en hauteur 20 cm de plus qu'une Miura - la ligne de la Daytona est très impressionnante, avec son long capot et son habitacle ramassé sur l'arrière. Signée Fioravanti pour Pininfarina, elle correspond à un style radicalement opposé à celui de la Miura, basse et effilée. A l'avant, une batterie de quatre phares s'abrite derrière une large "vitrine" qui court d'un côté à l'autre de la voiture et qui d'ailleurs laissera place en 1970 à des phares escamotables, moins fragiles mais aussi moins typés. Malgré sa configuration qui peut paraître dépassée, elle n'a rien à envier à ses concurrentes sur le plan des performances. Son merveilleux V12 4,4 litres, doté de quatre arbre à cames en tête et d'un système de lubrification par carter sec, offre un caractère hors pair, à la fois souple et puissant, onctueux et rageur. Il est nettement plus puissant que les versions logées sous le capot des 365 GTC et 365 GT 2+2 et son harmonieuse musique délivre 352 ch à 7 500 tours, propulsant ce gros coupé à 270 km/h avec une stabilité qui n'est pas l'apanage de la Lamborghini, sa sœur ennemie. Elle avale les grandes courbes avec une sûreté inégalée mais en revanche, lorsque la route devient sinueuse, la Daytona pêche par une certaine lourdeur de direction. Elle va tout de même connaître une intéressante carrière en compétition, notamment en version Gr. 4. Ainsi, une Daytona termine quatrième au Tour de France Auto 1971 entre les mains de Vic Elford et Max Kingsland et, l'année suivante, décroche les deux premières places, la victoire revenant à l'équipage Andruet/Biche sous les couleurs Pozzi. Aux 24 Heures du Mans, le meilleur classement d'une Daytona revient à François Migault et Milt Minter, qui signent en 1972 une belle deuxième place. Sur ce plan, la Ferrari supplante largement la Lamborghini, absente des circuits...
La Ferrari Daytona de l'ancienne collection Bajol a été vendue neuve en Italie, à Milan, en 1969. Il s'agit d'une première série, parmi les premiers exemplaires commercialisés, dotée de portes en alu et d'un pont court. Elle est à l'époque de teinte "azzuro" métal, avec intérieur en cuir noir. Elle est ensuite vendue aux Etats-Unis à Jerry Moore, au Texas, qui l'expose dans son musée personnel. Il fait refaire le moteur chez Ferrari à Houston dans les années 80, comme en témoigne un dossier de photos. La voiture revient en 1990 en Europe où elle rejoint une importante collection suisse avant de prendre le chemin de la France, où elle n'aura que deux propriétaires dont Jean-Claude Bajol. De couleur noire et dotée de jantes Cromodora, elle est encore équipée de sa sellerie d'origine en cuir noir, en bel état. Les moquettes grises sont bien préservées, de même que le ciel de pavillon en simili beige. Le tableau de bord ne présente pas de défaut et l'équipement comporte des vitres électriques et un autoradio. Faisant partie des premiers exemplaires vendus, aux spécifications désirables, riche d'un bel état et son intérieur d'origine, cette Daytona symbolise la force et la stabilité de Ferrari à une époque de mutation, avant le passage au moteur arrière sur la Berlinetta Boxer.
Titre de circulation américain, voiture dédouanée UE
- Last " big " front-engined Ferrari
- Desirable and rare first series of the Daytona
- Beautifully presented, original leather upholstery
It was, perhaps, surprising that Enzo Ferrari, a racing enthusiast and always looking for ways to improve performances, didn't follow the path taken by the Lamborghini Miura in 1967 : the new Ferrari, seen as a replacement for the 275 GTB/4, didn't adopt the mid-engine set-up but stuck to the front-engined V12 engine. Launched at the Paris Motor Show in 1968, it was given the name Daytona to commemorate Ferrari's 1-2-3 finish at the circuit in 1967. Rather high and imposing - it was 20 cm higher than a Miura - the styling of the Daytona was impressive with its long bonnet and compact cockpit positioned at the rear. Designed by Fioravanti for Pininfarina, it had a completely different appearance to the Miura which was low and sleek. At the front, a line of four lights nestled behind a wide " display window " running from one side of the car to the other. This feature was replaced in 1970 with retractable headlights, less fragile, but also less characteristic. Despite what appeared to be a somewhat outdated configuration, there was no concern about its competitiveness. The fabulous V12 4.4-litre engine, with four overhead cams and dry sump lubrication gave it a character second to none. It was adaptable and powerful, smooth and ferocious. The engine was clearly more powerful than those under the bonnet of the 365 GTC and 365 GT 2+2 and it delivered, with a wonderful sound, 352 bhp at 7,500 rpm. This large coupé was capable of 270 km/h with a stability that its rival, the Miura, didn't enjoy. The Daytona could swallow up sweeping corners with complete confidence, although its steering was a little heavy in tighter turns. The car enjoyed a strong career in competition, notably with the Gr 4 version. In 1971, a Daytona finished fourth in the Tour de France Auto, driven by Vic Elford and Max Kingsland, and the following year took first and second in the hands of Andruet and Biche, driving for Pozzi. At the Le Mans 24 Hour race, the best result achieved by a Daytona was an impressive second in class in 1972, by François Migault and Milt Minter. In this field, Ferrari was ahead of the Lamborghini, notable for its absence on the circuits...
The Ferrari Daytona from the Bajol Collection sold new in Italy in 1969. It is a first series car, and one of the first examples produced commercially, with aluminium doors and short axle. It was originally presented in metallic " azzuro ", with black leather interior. The car left Italy for the US, selling to Jerry Moore from Texas, and was displayed in his personal museum. He had the engine overhauled by Ferrari in Houston during the 1980s, as can be seen in a series of photographs in the file. The car returned to Europe in 1990, becoming part of an important Swiss collection before finding its way to France, and since that time has had two owners including Jean-Claude Bajol. Now presented in black, it retains the original black leather interior in wonderful condition, and sports Cromodora wheels. The grey carpets have been well preserved as has the imitation leather beige roof lining. The dashboard, complete with radio, is flawless and the car has electric windows. As one of the first examples to be sold, in a sought-after specification and presented in superb condition with original interior, this Daytona epitomises the power and stability of Ferrari at a time of change, before the appearance of the rear-engined Berlinetta Boxer.
US title, customs clearance UE