S.d., 3 p., 26,6 x 18 cm, plié en 2, papier vergé crème, filigrane "IMPERIAL CENTURY" couronné], encre noire. Belle lettre à une dame, dans laquelle Proust mèle les compliments, les citations et une reflexion sur la littérature.
"Votre lettre m'a beaucoup ému. [...] Je lui mettrais volontiers comme épigraphe l'un de ces trois vers pris dans des pièces d'ailleurs bien différentes, mais qui me semblent faire écho et unisson avec vos paroles :
"Cette voix du cœur qui seule aux cœurs arrive"
"Les fils mystérieux où nos cœurs sont liés"
"Le vrai de l'amitié, c'est de sentir ensemble."
Excusez ces "citations", Madame. Elles ne signifient pas que ma lettre ait rien, au sens factice du mot, de "littéraire", mais que la littérature est parfois le voile, bien transparent du reste, qu'une sorte de pudeur fait revêtir à la sympathie, à la gratitude, et au respect."
Proust cite tout à la fois Musset (Ode à la Malibran), V. Hugo (Demain dès l'aube...) et Sully Prudhomme (Aux amis inconnus).